Qui pouvait se permettre de manquer VivaTech ?! Le plus grand rendez-vous des start-ups et des leaders en Europe s’est déroulé à Paris du 24 au 26 mai derniers. Toujours à l’affût des tendances, nous nous sommes rendus sur place, à la recherche des dernières innovations au service de la PropTech. Entre visites de stands et conférences, retour sur les leviers de croissance clés du secteur immobilier.
VivaTech 2018 en quelques chiffres :
100 000 visiteurs, 2 000 exposants, 8 000 start-ups, 1 400 investisseurs, et ce, pendant 3 jours, sur 1 hall du parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, … mais aussi beaucoup de patience !
Il fallait attendre parfois pas loin d’une heure, avant de passer les portes du « rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer ».
Start-up et entreprise traditionnelle : une relation win-win
L’événement n’était pas uniquement réservé aux entreprises technologiques.
En effet, tous les secteurs sont aujourd’hui touchés par le virus digital : fintech, insurtech, cybersecurité, foodtech, agritech, gaming, luxe, proptech ou encore tourisme… les buzzwords ne manquent pas.
A VivaTech, les grands du CAC40, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et les régions françaises accueillaient sur leur stand des start-ups, qu’ils les accompagnent ou non. Très demandées, elles avaient l’embarras du choix pour leur emplacement. Elles étaient même parfois sur plusieurs stands et représentaient tous les sujets stratégiques du moment : Intelligence Artificielle, Blockchain, Robots, Réalité Virtuelle, Hologramme, BIM…
Quels enjeux pour la relation client ?
Il est clair, aujourd’hui, que la priorité des entreprises est de replacer le client au centre de leur développement.
“Il est important aujourd’hui de construire une culture UX (user experience) forte. Il faut s’assurer que l’expérience digitale est facile.”
“Nous devons être en mesure de répondre et coller aux attentes et aux besoins des clients.”
Maud Bailly, Chief Digital Officer chez AccorHotels, nommée le 29 mai 2018 au Conseil national du numérique (CNNum).
La force des start-ups est de développer des outils et services pour répondre à un problème, ce qui place l’utilisateur au centre. Ces nouvelles solutions répondent de fait à un vrai besoin et sont donc faciles d’accès et d’utilisation.
Les entreprises traditionnelles n’ont pas toujours la capacité, les ressources ou le temps de travailler sur ces problématiques. De ce fait, la collaboration avec les start-ups est un véritable atout. En effet, elles anticipent et ont un œil neuf.
« Les structures traditionnelles apportent les process et la structure, les start-ups apportent la vitesse. »
Conférence KPMG « Proptech : l’immobilier aussi fait sa révolution ! » avec Régis Chemouny (KPMG), Julie Villet (Unibail Rodamco) et Marie Schneegans (Workwell).
Et la PropTech à Vivatech ?
Le secteur immobilier est, cependant, loin d’être précurseur en la matière. La PropTech est particulièrement récente, puisqu’elle n’a émergé qu’en 2015. Cela s’explique notamment par le manque d’innovation et l’absence de nouveaux arrivants sur le marché.
Robin Rivaton, fondateur de l’association Real Estech, le confirme : « Le secteur de la Real Estech n’en est qu’à ses débuts ».
Comme nous l’ont indiqué Régis Chemouny de KPMG, Julie Villet de Unibail Rodamco et Marie Schneegans de Workwell : « L’immobilier ne sentait pas le besoin d’évoluer. Tant qu’on n’est pas en danger on ne se remet pas en question. Aujourd’hui les Proptech illustrent la culture d’innovation. »
Grâce à l’émergence des nouvelles technologies, de la blockchain et surtout de la data, l’immobilier devient une prestation de service. Il n’est plus conçu comme un asset.
Un changement sociétal s’est opéré et a donné lieu à une porosité de la vie professionnelle et la vie personnelle. On travaille de chez soi, le bureau est considéré comme un hôtel et l’hôtel se transforme en bureau : c’est une révolution des usages.
Encore une fois, il faut se concentrer sur les usages et les besoins des consommateurs. La technologie BIM et les visites virtuelles d’appartement répondent à ces exigences.
Comme nous l’avons constaté chez Habiteo, la 3D permet véritablement de mieux qualifier le besoin du client. Mais si elle s’imbrique avec des outils de gestion de la relation client et de pilotage de l’activité commerciale, elle permet d’accélérer le cycle de vente.
Il s’agit simplement de mettre le client au centre de l’attention et de permettre à l’équipe de faire ce qu’elle fait de mieux : vendre !
BIM: révolution ou disruption ?
Lors de la conférence « BIM, data, digital transformation as part of construction and infrastructures » sur le stand VINCI Energies, Philippe Dewost, directeur de Leonard (la nouvelle structure transverse de VINCI dédiée à l’innovation et à la prospective) et Aymeric Tissandier, Directeur réseau tertiaire Contracting chez VINCI Facilities, parlent plutôt de révolution.
C’est une bénédiction pour le secteur de la construction. Avant limité à une conception très basique, il rejoint désormais une approche plus technique de l’ingénierie. La disruption viendra des outils 3D qui permettent un travail collaboratif.
La data constitue la chaîne de valeurs. Les disrupteurs ont donc intérêt à adapter leurs solutions, au secteur de la construction. Il est intéressant de relier les BMS, Building Management Systems, avec d’autres applications, comme la géolocalisation, pour faire le lien entre les données de construction et les utilisateurs.
Selon Régis Chemouny, la disruption se décline en 3 étapes :
- Arrivée de nouveaux acteurs sur le marché
- Déni des acteurs traditionnels
- Suivi et collaboration entre nouveaux entrants et acteurs en place
Dans le secteur immobilier, nous avons enfin atteint la 3ème étape.
Que verrons-nous sur l’édition 2019 de VivaTech ? Les disrupteurs jouent sur la zone grise de la législation, comme dans la profession de notaire. Il faut une réalité économique derrière ces nouveaux concepts, et que cela facilite la vie du consommateur. Si les proptech avancent vite c’est qu’il y a un vrai besoin des consommateurs.